C'est dans l'univers prodigieux de l'enfance que prennent naissance les
ondes magiques de la compréhension des choses souvent déformées par les
vitres de plus en plus opaques qui obscurcissent le monde
des adultes .
Admirable justesse de cette pensée de Sartre : « Il est beaucoup plus
facile pour un philosophe d'expliquer un nouveau concept à un autre
philosophe qu'à un enfant. Pourquoi ? Parce que l'enfant pose les
vraies questions »
L'art pose-t-il les vraies questions ? Toutes les oeuvres d'art sont
des questions ... souvent mal formulées . Elles sont comme
des portes qui s'ouvrent et ... nous entrons . Mais nous ne savons pas
à quel moment elles s'ouvrent ni pourquoi elles s'ouvrent .
Elles nous conduisent toujours vers des chemins en apparence différents
mais qui en réalité serpentent parmi la profusion des ombres
d'une seule vérité qui parvient à notre conscience sous des
visages différents .
Une poursuite perpétuelle d'une obsession fuyante et inaccessible
. Une tentative désespérée de donner un sens à la folie du Monde .
Baudelaire le dit si bien : " L’étude du beau est un duel où l’artiste crie de frayeur avant d’être vaincu "
Dans ce duel ... Ceux qui parviennent à arracher le carcan
aveuglant des fausses certitudes , seront éblouis par la beauté divine
d'un ciel immaculé où se reflète la fusion mystérieuse des palpitations
du temps et du chant envoûtant des harmonies mystiques .
Au-delà du seuil de la porte que nous hésitons à franchir , ils
percevront une lumière qu'ils ne connaissent pas , annonciatrice
d'une éternelle renaissance et porteuse de l'espoir de pouvoir
expliquer notre conscience d’exister .
Heureux sont ceux qui , au bout de leur voyage , ne se lasseront pas de
lutter contre l'absurdité des égoismes , l'indécence des cupidités et
le mal absolu des injustices .
Heureux sont ceux qui disent : toutes les choses que nous
aimons viennent de là , elles viennent de notre constante détermination
à ne pas détourner notre regard de la souffrance des autres ... car la
plus détestable des maladies de l'âme est l'indifférence .
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