L'humanité
n'a vécu aucune époque aussi éprouvante que celle qu'elle subit
actuellement . Les affres de la maladie qui ronge le Monde sont
amplifiées par l'injustice et les haines . Nos sociétés pourtant
hyper-connectées sont-elles fatalement individualistes ? Terribles
sociétés de solitudes qui se dissimulent souvent derrière des
vitrines de joies et de bonheurs occultant les luttes , les
sacrifices , les souffrances et les résignations .
Que de voyages , vers les sommets des plus hautes montagnes , vers les
fonds des océans , vers les planètes lointaines , et peut-être , un
jour , vers les étoiles ... pour nous donner " l'illusion de ne
pas vivre seul " ? Le poète l'a si bien dit dans sa chanson .
Toutes les luttes qui " suffisent à remplir un coeur d'homme "
devraient nous apprendre que la dignité et la solidarité sont les
premières valeurs qui embellissent notre route ... Chaque enfant qui
meurt de faim , chaque femme et chaque homme démunis
et asservis sont une honte pour ceux qui profitent de ces
malheurs .
Ce que nous vivons aujourd'hui , est-ce le présage de " notre nouvelle survie ou de notre nouveau sommeil " ?
Ecoutez Malraux qui parle de cet animal qui sait qu'il doit mourir , l'homme :
« L'humanisme, ce n'est pas dire : "Ce que j'ai fait, aucun animal ne
l'aurait fait", c'est dire : "Nous avons refusé ce que voulait en nous
la bête ... L’homme ne devient homme que dans la poursuite de sa part
la plus haute ; mais il est beau que l’animal qui sait qu’il doit
mourir arrache à l’ironie des nébuleuses le chant des constellations,
et qu’il le lance au hasard des siècles, auxquels il imposera des
paroles inconnues. Dans le soir où dessine encore Rembrandt, toutes les
Ombres illustres, et celles des dessinateurs des cavernes, suivent du
regard la main hésitante qui prépare leur nouvelle survie ou leur
nouveau sommeil.... Et cette main, dont les millénaires accompagnent le
tremblement dans le crépuscule, tremble d’une des formes les plus
secrètes, et les plus hautes, de la force et de l’honneur d’être homme.
» (1) .
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(1) Malraux , " Les voix du silence "
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Que les " premiers de cordée " méditent cette pensée de Tagore : « Je
porte en moi un poids fatigant : le poids des richesses que je n'ai pas
donné aux autres »
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