Il y a donc tant d'heureuses rencontres de l'autre côté du rêve !
Le charme pittoresque des lieux est envoûtant . Sur un petit sentier
forestier qui serpente entre les arbres , les deux amis (*)
s'étaient arrêtés ... profondément absorbés par leur passionnante
discussion .
Les derniers mots de Merleau-Ponty étaient :
- Dans l’occupation du peintre il y a une urgence qui passe
toute autre urgence. Il est là, fort ou faible dans la vie, mais
souverain sans conteste dans sa rumination du monde, sans autre «
technique » que celle que ses yeux et ses mains se donnent à force de
voir, à force de peindre, acharné à tirer de ce monde où sonnent les
scandales et les gloires de l’histoire des toiles qui n’ajouteront
guère aux colères ni aux espoirs des hommes, et personne ne murmure.
Quelle est donc cette science secrète qu’il a ou qu’il cherche ?
Klee ... après un moment de silence :
- Dans une forêt, j’ai senti à plusieurs reprises que ce n’était
pas moi qui regardais la forêt. J’ai senti, certains jours, que
c’étaient les arbres qui me regardaient, qui me parlaient… Je crois que
le peintre doit être transpercé par l’univers et non vouloir le
transpercer… J’attends d’être intérieurement submergé, enseveli. Je
peins peut-être pour surgir.
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P.S. : " Le peintre doit se taire lorsque son oeuvre se met à parler. "
Friedrich Nietzsche
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(*) : Merleau-Ponty et Paul Klee
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