Est-ce
donc bien cela : de l'autre côté du rêve , les chemins se croisent ,
s'éloignent puis se retrouvent perpétuellement ? Que de fois renaît ce
lointain souvenir d'une lecture : dans la quiétude apaisante d'un soir
d'automne sous l'ombre qui enveloppait les pages du livre, les mots de
Nietzsche qui résonnent comme une voix sereine qui nous force à aimer
son chant envoûtant fait d'une alternance ininterrompue d'espoir et de
résignation , de volonté et d'impuissance :
« L'éternel sablier de l'existence sera retourné toujours à nouveau - et toi avec lui, poussière des poussières ! »
Dans son oeuvre majeure , « Le livre pour tous et pour personne » , Il écrit :
« Zarathoustra s'en alla dans la montagne pour jouir de son esprit et
de sa solitude » ... « un matin, se levant avec l’aurore, il s’avança
devant le soleil » ... Une pensée jusque-là incertaine surgit du fond
de sa conscience . De sa voix douce il murmura :
« Après la nuit vient le jour. Lumière et ombre sont les deux éternelles voix du monde »
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